Qu’est-ce que ce fameux courage managérial? Il se décline simplement à travers 4 types de courage qui permettent d’agir et d’exercer son leadership au quotidien et dans ses fonctions.
Débutons avec la posture de gestion qui exige de se retrousser les manches! Le premier type de courage est celui d’entreprendre et de faire face à l’incertitude. Derrière ce courage d’entreprendre, il y a bien sûr une préparation préalable, un plan d’action, nous ne parlons donc pas de témérité, mais soyons honnête les choses se passent
rarement exactement comme sur le plan. Cette énergie courageuse permet de se lancer et de se commettre malgré les doutes! Plus fort que l’engagement, qui reste parfois au niveau verbal, se commettre se démarque par l’action et l’audace. Pour ce faire, une condition importante est de se permettre le droit à l’erreur. La clef pour entreprendre,
affirme Pierre Lavoie, athlète spécialiste de l’Ironman et conférencier, est de se donner le droit de se tromper. La peur de l’échec est paralysante, il faut donc valoriser l’apprentissage, l’évolution et l’expérience dans le processus. Voici sa définition de l’audace : « un mélange de courage et d’intelligence ». L’intelligence est importante puisqu’elle permet de bien évaluer les risques, chercher les données pertinentes et utiliser les outils. Pierre Lavoie n’est pas téméraire, il brave les habitudes!
En ce sens, dans une culture de courage, il est essentiel de valoriser le doute, plus les gestionnaires se permettent de douter, plus ils prennent des décisions avec confiance et plus ils les communiqueront avec convictions!
Lorsque ça arrive, les employés veulent simplement être entendus, ils ne veulent pas être confrontés par un argumentaire qui explique et justifie le changement… La première action est de Recevoir leur désaccord, leur déception, leur « oui, mais »… Il est important de leur laisser un espace pour « ventiler »… Et il s’avère que c’est souvent votre bureau ou le secrétariat, où vous passiez justement, qui est le lieu choisi!
Si vous avez fait du vélo avec Pierre Lavoie, cofondateur du Grand Défi portant son nom, vous l’avez certainement entendu répéter que « l’inconfort rend plus fort » ! Pour développer le courage de persévérer, cet acte de volonté renouvelé, il faut s’entraîner dans toutes les conditions météo comme le suggère l’athlète : « mon cerveau n’est pas conditionné au beau temps, comme ceux qui sortent seulement dans les conditions gagnantes, mon cerveau est conditionné pour y aller même sous la pluie! » Identique pour le circuit neurobiologique du courage, ce muscle se développe et s’entraîne, plus il est exercé, plus fluide et efficiente sera son activation. Le courage de persévérer est probablement le moins valoriser de tous, il s’exerce souvent dans la discrétion et la poursuite d’un processus long et sinueux. Soyez donc prêts et entraînés : multipliez l’exposition à faire face à l’incertitude! Dans les moments
difficiles, lorsqu’il faut « y aller » le courage de continuer à faire vous permettra de garder le cap, de diriger dans l’ambiguïté et de s’exposer avec motivation.
Poursuivons avec le courage d’améliorer, qui lui, prend naissance grâce à une bonne dose d’humilité : la reconnaissance qu’on peut « faire mieux ». Donc il permet de changer la recette connue, d’y ajouter des ingrédients inhabituels, d’acquérir de nouvelles connaissances et surtout de bousculer le statu quo. Améliorer nécessite de se comparer aux meilleurs et de se démarquer des autres en sortant des sentiers battus. Dans cette grande vélocité de changement, le processus d’amélioration doit être agile, intégré et audacieux. Le courage s’exerce hors de sa zone de confort, apprenez à dépasser vos limites, à explorer, à faire autrement et vous pourriez être étonné de l’adaptabilité dont vous et votre équipe faites preuve.

Annick Trépanier & Pierre Lavoie
Le dernier et non le moindre, le courage de renoncer, est souvent identifié comme le plus difficile! Cesser de faire, dire non, se départir… semble moins populaire dans le cadre des fonctions professionnelles. Ce type de courage émotionnel réfère à la vulnérabilité. Ce qui rallie la majorité des leaders est sans aucun doute la passion, le dévouement et le cœur consacré à la « réussite » des projets. Le courage de renoncer semble même en dichotomie avec le courage de persévérer et c’est certainement ce qui explique que nous sommes peu enclins à lui accorder les notes de noblesse auquel il devrait avoir droit.
Et c’est là que le bât blesse, puisque le courage de renoncer assure la pérennité et même la survie de l’organisation! Il permet d’arrêter lorsqu’on n’arrive pas à l’objectif malgré le temps et l’argent investi, de voir la réalité telle qu’elle est et non comme on voudrait qu’elle le soit, il ne doit pas être qualifié d’échec. Ce courage ajoute un enjeu communicationnel puisqu’il exige une exposition aux autres et le devoir d’assumer cette décision souvent impopulaire.
Alors, persévérer ou renoncer? Pierre Lavoie, lui, dit être bien entouré pour s’assurer d’une certaine rationalité pour répondre à cette question lorsqu’elle se pose.
Puisque l’ingrédient essentiel est la peur et qu’elle sera confrontée dans l’activation de tous ces types de courage : celui d’entreprendre, de persévérer, d’améliorer et de renoncer, apprenez à l’identifier, à l’exprimer et surtout à la valoriser. Dans l’exercice de votre rôle, s’il y a des responsabilités et des décisions à prendre, la peur, l’incertitude et
le doute font partie intégrante de votre réalité et doivent être davantage normalisés.
On doit parler de cette donnée importante pour activer son courage managérial!
Pour agir, il faut assumer la prise de risque relative et la paralysie guette ceux qui ne reconnaissent pas la peur.